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21 mai 2010

Moments de solitude

J'ai hésité sur le fait de publier ou non ce message, car l'image de jeune femme fashion, sexe et classe allait vaciller. Mais je me suis dite que partager ces expériences douteuses allaient me permettre d'en rire enfin.

Que celles qui ne se sont jamais vautrées devant une foule, ne se sont jamais pris un lampadaire en pleine face, n'ont jamais commis une bourde devant témoins se dénoncent: arrêtez de mentir! Il est temps de ressortir les pires moments de honte de votre vie.
Heureusement que le ridicule ne tue pas et que ce blog est anonyme, car voici les moments les plus honteux que j'ai eu à traverser:

1/Se vautrer devant la foule avec la jupette relevée

Ma mère m'avait bien dit de ne pas courir, surtout en jupe. Alors quand en plus, on veut aller plus vite dans les escaliers en sautant plusieurs marches à la fois, faut être sûre de soi, car on risque beaucoup. On peut se dire "ah bah, se prendre une gamelle, ça arrive à tout le monde, c'est pas très grave", mais en fait, lorsque vous êtes en 5ème, que vous vous vautrez en bas de l'escalier pour avoir voulu faire la maligne, et que le temps de reprendre vos esprits vous vous apercevez que tout le monde a droit à la vision de la culotte bouffante à fleurs multicolores, eh bien c'est votre réputation entière sur les 3 années restantes au collège que vous risquez.
Et là, bien que prendre un air "comme si de rien n'était, on passe à autre chose", personne n'est dupe et tout le monde vous regarde vous faufiler pour vous perdre au loin, très loin.
Mais ça, je suis sûre que c'est arrivé à quasiment tout le monde, rien d'original.

2/ Se prendre un lampadaire dans la rue

Un de mes plus gros défauts lorsque j'étais minipouce, c'était mon côté distrait. J'étais toujours dans les nuages, à m'inventer que j'étais un prince avec des pouvoirs venus d'un autre monde (oui à cette époque, je voulais être un garçon, parce que les garçons ont pas besoin de mettre de jupe et peuvent courir et jouer comme ils veulent). Bref, ce jour-là, ça m'a coûté une bosse et ma dignité humaine face aux autres piétons et automobilistes qui passaient.

De même que pour l'anecdote de la jupe relevée, la stratégie merdique que j'ai choisie: faire comme si de rien n'était. Mais je me suis souvent demandée comment les gens autour de moi avaient réussi à ne pas éclater de rire. Les gens sont plutôt polis, même s'ils doivent rigoler derrière notre dos.

3/ Se raser un sourcil

Dans l'époque "Ce doit être chouette d'être un mec", voici l'épisode du rasoir. Purée, papa il arrive à s'enlever les poils du visage facilement avec ce truc qui s'appelle un rasoir. En plus, ça a l'air vachement fastoche et de pas faire mal, c'est rigolo. La curiosité est un vilain défaut, et vouloir tester ce truc sur moi a été plus fort que la raison. Bon, si je dois tester ce rasoir, il faut un endroit où il y a des poils, sinon ça sert à rien. Bon, mes cheveux, c'est trop long, il reste plus que les sourcils (trop jeune pour avoir des poils ailleurs).

Avec un sourcil en moins, je peux vous dire que vous avez pas l'air fin. Vous avez l'air d'un gosse déguisé en pierrot ou d'un alien. Heureusement, j'ai eu l'idée de mettre un sparadrap à la place pendant 2 semaines le temps que ça repousse (tu parles d'une bonne idée de faire passer un sparadrap pour un sourcil...). Heureusement surtout qu'à l'époque, j'en avais rien à faire de draguer.

4/ Parler au téléphone avec le père de votre mec en croyant que c'est votre mec

Ca y est, j'ai compris que c'était plus marrant d'être une fille. Du coup, j'ai réussi à en choper un, de mec. Mais bon, le cerveau met plus de temps à évoluer, du coup, pendant 5 min, j'arrive à papoter intimement au téléphone avec le père. Quand tu t'en rends compte, c'est trop tard, la réputation de jeune brue modèle est dans la poubelle.

Je crois que cet épisode a convaincu ses parents de ne plus le laisser me voir (mauvaise influence), mais j'espère juste que son père ne lui en a jamais parlé.

5/ Eternuer pendant un bisou

On se demande comment c'est possible. Oui cela fait partie des mystères du corps humain: comment avoir envie d'éternuer pendant.

C'est fourbe car on ne sent pas venir l'envie d'éternuer, et là la bouffée d'air rejetée directement dans la bouche de l'autre fait un drôle d'effet. Les joues du dulciné se gonflent brusquement, les yeux grands ouverts d'incompréhension, projeté en arrière par un coup de boule direct. J'ai été chanceuse, je ne lui ai pas pété le nez ni enfoncé les dents dans la joue. Du coup, il n'a plus eu envie. Et merde, et mon image de jeune fille distinguée et fragile alors...

6/ Inventer un prétexte vraiment stupide pour aborder un mec.

Avant cet épisode, j'étais assez spontanée, je pouvais aborder les gens et surtout les garçons sans motivation manipulatrice ou avec un procédé bien étudié. Je faisais confiance (quelle naïve) à mon instinct et à ma répartie.

C'est pourquoi je me suis approchée de ce garçon que je trouvais mignon depuis plusieurs semaines sans réfléchir: "Coucou, tu ne me connais pas, mais je viens de la planète Mars avec pour mission de repeupler la Terre avec un humain. Tu veux bien m'aider à accomplir ma mission?"

Ces paroles sont véridiques. J'ai rarement eu aussi honte de ma vie lorsque j'ai compris ce qui était sorti de ma bouche et que j'ai vu sa tête. Encore ici, petite stratégie de repli avec auto-dérision: "Euh, bien sûr, c'est une blague, excuse-moi" en repartant la tête baissée.

7/ Se promener avec du PQ coincé derrière

Évidemment, tout commence avec une pause pipi. Ensuite, la routine: aller en cours, déjeuner à la cafétéria, prendre le bus, faire ses courses, rentrer chez soi. Arrivée à la maison, j'enlève mon manteau (oui c'était à l'étranger) et là on me dit: "Euh, c'est normal que t'aie du PQ dans ton jean?"
"Quoi?"
"T'as du PQ qui sort de ton jean!"
Et là, derrière, qui sortait par le haut du jean jusqu'aux genoux, une traînée de PQ. Ce qui m'a évité de me taillader les veines, c'est que tout le long, j'avais gardé mon manteau sur le chemin. Bon, il a fallu accepter qu'en cours, il y avait une possibilité que quelques-uns aient aperçu mon attirail, mais j'ai fait comme ci ce n'était qu'un mauvais rêve.



Il y eu d'autres épisodes, mais tout raconter est impossible: je suis une gaffeuse de nature (faillir de péter la cheville en marchant à cause des talons hauts, ça m'arrive tout le temps). Aujourd'hui, avec de l'entraînement et de prudence, j'arrive à percevoir lorsqu'une situation peut tourner en ma défaveur et me faire perdre la face devant témoins. Et puis personne n'est parfait, au moins ça me fait rigoler moi-même.

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